Ajouté le 19 juin 2006
BALADE MELANCOLIQUE EN MER DU NORD
Stéphane Favre expose ses toiles à Sierre. Il faut découvrir ce peintre sensible, qui rêve de lumière sous un ciel chargé. Les mers froides lui vont bien.
Stéphane Favre possède un trait sûr. Sa première exposition en 1988 à l’Hôtel de Ville de Sierre en témoigne. Il aime raconter des histoires surréalistes, entre châteaux du cru revisités et personnages gothiques, le tout au millimètre ! Le Grangeard, est, à l’époque, l’un des premiers à utiliser l’aérographie, ces petits pistolets qui exigent une patience à toute épreuve. Cet excellent pâtissier confiseur - qui préfère depuis trois ans les alliages de pigments aux crèmes anglaises – s’est émancipé avec son trio préféré : lumière, sable et écriture. Il aime les calligraphies et invente même un alphabet pour une séries de toiles, ‘’pour que l’on ne comprenne pas immédiatement ce qui est écrit’’, avoue - t’il. Sous l’écriture, un mélange d’acrylique et de sable – ramassé en Avignon, terre d’origine de sa mère, d’où jaillissent toujours quelques rais de lumière.
Stéphane Favre est sensible comme une lueur de l’aube. Impossible de le saisir complètement, il va et vient, éclaire parfois un revers de vie pour disparaître ensuite. On devine tout de même, sous cette tendre timidité, que le peintre aime raconter des histoires qui lui ressemblent.
Sa toute dernière exposition, au City-Bar j’usquau 31 août, propose peu de toiles mais un grand plongeon mélancolique en mer du Nord. Ici, à nouveau, des pigments, du sable, des textures griffées et travaillées. Les paysages sont plus impressionnistes, abandonnés – il croque lors de ses excursions en Belgique, lieu de ressourcement. Des cabines, une mer omniprésente que l’on ne voit jamais, un ciel si bas ‘’qu’il fait l’humilité ‘’, l’imaginaire part au galop.
Stéphane Favre touche à tout. Parce qu’il peint aussi beaucoup de nus, toujours sans mains ni pieds, presque vivants. Mais il rénove aussi des maisons, imagine des trompe-l’œil pour les murs, refait des boiseries. Il n’a jamais l’air pris de court ou en panne d’imaginaire et se voit bien tâter de la gravure pour éponger cette soif de texture. On ne sera pas surpris de le revoir tout bientôt….
Au café- bar ‘’ Le City ‘’ à Sierre jusqu’au 31 août 2005.
Isabelle Bagnoud
(Journal de Sierre du jeudi 7 juillet 2005)